Mauritanie – 2006 – fiction politique – 115 min – couleur – VO STFR
Présenté hors compétition au Festival de Cannes 2006 ; Grand prix du Public aux Rencontres du Festival de Paris Cinéma 2006 ; Prix de l’Action Mondiale contre la pauvreté (AMCP) au FESPACO 2007
Réalisation : Abderrahmane Sissako
Scénario : Abderrahmane Sissako
Interprétation : Aïssa Maïga, Tiècoura Traoré, Hélène Diarra, Habib Dembélé, Djénéba Koné, Hamadoun Kassogué , Aïssata Tall Sall , William Bourdon, Roland Rappaport, Mamadou Konaté, Mamadou Savadogo, Magma Gabriel Konaté
Montage : Nadia Ben Rachid
Image : Jacques Besse
Son : Dana Farzanehpour
Décors : Mahamadou Kouyaté
Production : Archipel 33, Chinguitty Films, Mali Images, Arte France en association avec Louverture Films
Synopsis
“La chèvre a ses idées mais la poule aussi”. Le paysan malien qui prononce cette phrase comparait comme témoin dans un tribunal installé dans la cour d’une maison d’un quartier populaire de Bamako, dans le cadre d’un procès qui oppose la société civile aux institutions internationales de la mondialisation. Durant ces débats animés, retransmis par haut-parleur à l’extérieur, la vie continue : les femmes teignent des batiks, un couple se marie tandis qu’un autre se sépare, les enfants vont et viennent.
C’est dans la maison de son père, mort il y a peu, qu’Abderrahmane Sissako a tenu à situer ce tournage car c’est dans ce lieu intense de vie qu’il a grandi et passionnément discuté de l’Afrique avec lui.
Le film joue sur la confusion entre fiction et documentaire : la situation est fictive et les scènes scénarisées mais la plupart des acteurs du procès sont des non-professionnels venus jouer leur propre rôle (avocat, expert) sous leur véritable nom. Les divers participants au procès ont donc élaboré leurs propres arguments et plaidoiries, donnant une vision intéressante de la mondialisation et de ses conséquences en Afrique.
Le réalisateur
Abderrahmane Sissako, né en 1961 à Kiffa, en Mauritanie, a passé son enfance au Mali. A partir de 1983, il suit à Moscou les cours du VGIK, l’Institut fédéral d’Etat du cinéma, où il réalise ses deux premiers courts-métrages : « Le jeu » et « Octobre », lequel sera présenté en 1993 dans la section “Un certain regard” du Festival de Cannes. A partir d’une commande pour des fables de La Fontaine, il réalise « Le chameau et les bâtons flottants » en 1995 et enchaîne avec un court métrage de la série « Africa Dreamings » : « Sabriya – le carré de l’échiquier ». En 1998, dans le cadre de la collection “2000 vu par?”, il tourne « La Vie sur Terre » où il interprète lui-même un cinéaste vivant en France qui, à la veille de l’an 2000, part pour Sokolo, le village malien où vit son père. En 2002, A. Sissako réalise en Mauritanie « Heremakono – En attendant le bonheur » qui aborde l’exil et les rapports entre l’Afrique et l’Occident et récolte de nombreux prix.