De Ousmane SEMBÈNE – 105 min – Sénégal – 1968
Fiction – couleur – 35mm – version originale en wolof sous-titrée en français
Scénario : Ousmane Sembène ; Image : Paul Soulignac ; Montage : Gillou Kikoïne ; Son : Henri Moline ; Interprétation : Makhouredia Gueye, Younousse N’Diaye, Serigne N’Diaye, Isseu Niang, Farba Sarr, Serigne Sow ; Production : Comptoir Français du Film, Filmi Domireve ; Distribution : La Médiathèque des Trois Mondes (63 bis rue du Cardinal Lemoine, 75005 Paris, Tel. : +33 (0)1 42 34 99 00, fax : +33 (0)1 42 34 99 01, site : www.cine3mondes.com)
Prix de la Critique Internationale au Festival de Venise (1968).
Synopsis
Alors qu’Ibrahima Dieng est chez le coiffeur, ses deux épouses reçoivent une lettre, accompagnée d’un mandat de 25 000 francs CFA, de son neveu Abdou, balayeur des rues à Paris. Immédiatement, tout le quartier est au courant. C’est le désordre total. Les deux épouses achètent des provisions à crédit. Parents et voisins envahissent la cour d’Ibrahima et lui rappellent les devoirs traditionnels d’un bon musulman riche. Les griots chantent sa sagesse. Notre héros prodigue de nombreuses promesses. Mais quand il veut toucher le mandat, les difficultés commencent : il doit présenter une carte d’identité qu’il n’a pas. Pour l’obtenir, il arpente les couloirs de nombreux services administratifs, erre de bureau en bureau, se fait voler son mandat par un homme d’affaires véreux… « Le film Le Mandat est un constat terrible et effrayant de notre situation de pays sous-développé où l’Africain apparaît balloté, tiraillé entre toutes les influences et qui ne retient pour l’instant que les plus mauvais côtés de sa propre civilisation et des apports extérieurs. A travers une histoire presque anecdotique qui prête à rire, le film nous livre une réflexion sur la difficulté d’être sous-développé. » » (Sembene Ousmane cinéaste – 1972).
Le réalisateur
Ousmane SEMBÈNE, écrivain cinéaste, est né à Ziguinchor (Casamance) au sud du Sénégal, le 1° janvier 1923. Tour à tour pêcheur, maçon, mécanicien automobile, tirailleur sénégalais, docker puis responsable syndical CGT à Marseille, il s’intéresse à la littérature africaine et écrit des romans. Puis il part à Moscou étudier le cinéma. Il réalise en 1966 son premier long-métrage : « La noire de… ». Georges Sadoul écrira alors : « Grâce à Sembène Ousmane, le continent noir a pris enfin place dans l’histoire du cinéma mondial ». A l’instar de « Le Mandat », plusieurs de ses films seront primés : Prix Jean Vigo pour « La Noire de… », Prix spécial du jury du Festival de Venise pour « Camp de Thiaroye ». Sa dernière oeuvre, « Mooladé », a obtenu le Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes en 2004. Ousmane SEMBÈNE est mort en juin 2007.