De Mahamat – SALEH HAROUN – Tchad – 2021 -88 min – fiction – couleur – VO français et arabe tchadien STF
En compétition officielle à Cannes (2021) pour la Palme d’or
Scénario : Mahamat Saleh HAROUN – Image : Mathieu Giombini – Montage : Marie-Hélène Dozo – Son : Thomas Bouric – Musique : Wasis Diop – Interprétation : Achouackh Abakar Souleymane, Rihane Khalil Alio, Youssouf Djaoro, Briya Gomdigue, Hadjé Fatimé Ngouac – Coproduction France–Allemagne-Belgique-Tchad -Productrice déléguée: Florence STERN, Pili Films – Distribution : Ad Vitam, 71, rue de la Fontaine au Roi – 75011 Paris, Tél. : 01 55 28 97 00 – contact@advitamdistribution.com – Relations presse : Laurence Granec et Vanessa Fröchen, tél : 01 47 20 36 66, presse@graneco!ce.com
Synopsis
Dans les faubourgs de N’djamena au Tchad, Amina vit seule avec Maria, sa fille unique de quinze ans. Son monde déjà fragile s’écroule le jour où elle découvre que celle-ci est enceinte. Cette grossesse, l’adolescente n’en veut pas. Dans un pays où l’avortement est non seulement condamné par la religion, mais aussi par la loi, Amina se retrouve face à un combat qui semble perdu d’avance, aux institutions et à l’hostilité de son entourage mais elle veut se battre courageusement pour épargner à sa fille le même destin que le sien. C’est la première fois que le cinéaste met en scène des personnages féminins. “Cela faisait un moment que je souhaitais dresser le portrait d’une femme tchadienne telle que j’en connais, explique-t-il. Ce sont des femmes célibataires, veuves ou divorcées qui élèvent seules des enfants. Souvent mal vues par la société, elles se débrouillent pour s’en sortir.” Il précise : « Le terme « lingui » qui donne son titre au film désigne « le lien », celui de l’amour inconditionnel entre la mère et la fille mais plus largement, il signifie la solidarité et l’entraide pour ne pas laisser l’autre s’effondrer. Je ne peux exister que parce que l’autre existe. » Un film ancré dans la réalité du Tchad, solidaire de la condition des femmes, pudique et convaincu, qui adopte un rythme lent, avec des ellipses, pour accompagner les démarches des protagonistes dans leur parcours douloureux au quotidien. Il n’en acquiert que plus de force pour toucher les spectateurs d’autant plus qu’il est servi par une superbe photographie.
Le réalisateur
Depuis son documentaire, Bye Bye Africa (1999), Mahamat-Saleh Haroun – né au Tchad en 1961, installé en France il y a quarante ans – fait œuvre cinématographique du pays (et du continent) qui l’a vu naître. Ainsi a-t-il donné une portée universelle aux déchirements du Tchad (en proie depuis son indépendance en 1960 à une éternelle guerre civile), par la voix intime des personnages qu’il a mis en scène dans Abouna (2002), Daratt, saison sèche (2006), Un homme qui crie (2010). Après Grigris (2014), il réalise le documentaire Hissein Habré, une tragédie tchadienne. En 2018, Une saison sèche est sa première expérience de tournage en France. Avec Lingui,les liens sacrés, il retrouve son pays le Tchad.
Ces films ont presque tous été sélectionnés dans les grands festivals internationaux comme Cannes ou Venise où ils ont obtenu des prix. Mahamat Saleh Haroun est aussi l’auteur d’un roman, Djibril ou les ombres portées paru en 2017.