De Sarah BOUYAIN – 82 min – France, Burkina Faso – 2010
Fiction – couleur – 35 mm – version originale en français et en dioula (quelques scènes)
Scénario : Sarah BOUYAIN, Gaëlle MACÉ ; Images : Nicolas GAURIN ; Montage : Pascale Chavance, Valérie Loiseleux ; Musique : Sylvain Chauveau ; Son : Cécile Chagnaud, Thierry Delor, Marianne Roussy ; Décors : Barbara Creutz-Pachiodi, Marie Le Garrec, Bill Mamadou Traoré ; Costumes : Barbara Creutz-Pachiodi, Martine Some ; Interprétation : Dorylia Calmel, Assita Ouédraogo, Nathalie Richard, Blandine Yaméogo, Nadine Kambou Yéri, Jérôme Sénélas, Dominique Reymond ; Production : Sophie Salbot, Athénaïse (2quater, place du Général de Gaulle 93100 Montreuil, tel : +33 (0)1 41 72 02 75, fax : +33 (0)1 48 59 34 50, mél : athenaises@orange.fr) ; Co-production : Sékou Traoré, Abissia productions (Burkina Faso) ; Distribution : Colifilms (17 rue de Cheroy, 75017 Paris, tel : +33 (0)1 42 94 25 43, fax : +33 (0)1 42 94 17 05, mél : colifilms.diffusion@club-internet.fr)
Licorne d’or du meilleur film Festival International du Film d’Amiens 2010 – Prix de l’Union européenne, Prix Oumarou Ganda et Prix INALCO au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO) 2011.
Synopsis
Amy, une jeune métisse vivant dans la région parisienne, vient de perdre son père, blanc et français. Elle revient à Bobo Dioulasso au Burkina Faso, pour chercher sa mère, burkinabée, dont elle a été séparée à l’âge de 8 ans.
C’est justement en région parisienne que l’on suit Mariam, une femme immigrée taciturne qui donne des cours de dioula à Esther, cadre de l’entreprise où elle fait le ménage.
A Bobo, Amy s’installe chez sa tante, l’énigmatique Acita qui voit en elle la fille qu’elle n’a pas eue.
Le film évoque de façon émouvante les problèmes du métissage et des déséquilibres entre les pays africains et la France, au travers de récits individuels qui s’entrecroisent. Celui d’Amy, à l’aise dans sa famille en France mais qui en cherchant sa mère, introuvable, réalise en même temps combien elle a du mal à cerner sa part africaine. Celui de sa tante, d’abord comblée de retrouver la fille qu’elle a en partie élevée puis désespérée et en colère de la voir repartir. Celui de Mariam enfin, qui souffre d’avoir dû laisser partir son enfant et vit dignement la dure condition d’une immigrée à Paris. Esther ajoute à cet entrelacs le contrepoint d’une vision « occidentalo-centrée ».
« De manière générale, la question du métissage et celle de l’entre-deux, sont des questions importantes et graves. Le monde ne cesse de bouger et de prendre des formes différentes. Les distances géographiques sont de moins en moins un obstacle mais les distances entre les gens demeurent. Les clivages sociaux et économiques qui souvent rejoignent les clivages Nord/Sud et Blanc/Noir entravent la communication et la compréhension. Tout cela crée des frictions…. Du coup, le métissage, qui vient littéralement et salutairement brouiller les cartes, reste un sujet auquel il faut continuer de réfléchir. » Sarah Bouyain.
La réalisatrice
Sarah Bouyain, née à Reims, est métisse franco-burkinabée. Après une licence de Mathématiques obtenue à Jussieu, elle a obtenu le diplôme de l’École nationale supérieure Louis Lumière.Elle a d’abord travaillé comme assistante caméra sur différents films, courts ou longs, documentaires, fictions ou publicités. Parmi eux : « Léon » de Luc Besson, « Le cri du cœur » et « Afrique mon Afrique » de Idrissa Ouedraogo (1994), « Couleur Café » de Henri Duparc (1997), « Nikki de Saint Phalle » un documentaire de Peter Schamoni (1993). En 1997, elle a co-réalisé et cadré « Niararaye » le making of de « Kini et Adams » de Idrissa Ouedraogo. Après un film documentaire « Les enfants du Blanc », réalisé en 2000, « Notre étrangère » est son premier long métrage. Outre un recueil de nouvelles, publié en 2003, »Métisse façon », elle a écrit différents articles principalement consacrés au thème du métissage et de l’exil pour Africultures, Présence Africaine et le Codesria (Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique).