Pour sa séance de clôture Ciné Regards Africains proposait quatre courts-métrages d’origine variée après un prélude musical interprété par la chorale ” La voix est libre”.
Michel Amarger, avant la projection de “La petite vendeuse de soleil”, un classique sénégalais (1998), présente le réalisateur Djibril Diop Mambéty, créateur d’un langage cinématographique novateur dans les débuts du cinéma africain. “La petite vendeuse…” est le deuxième volet d’une trilogie dédiée aux petites gens, interrompue par le décès du cinéaste. Le film a beaucoup plu aux spectateurs, avec son mélange de réalisme documentaire et de conte optimiste, le personnage courageux, généreux et lumineux de la jeune héroïne et l’originalité des prises de vue. Le critique, qui a assisté en partie au tournage et connaît bien le Sénégal, précise que , à quelques exceptions près, les rôles sont interprétés par des non professionnels. Le regard que porte sur eux le réalisateur est nourri, en dehors du talent, par la profonde empathie qu’il éprouve pour les enfants des rues et les personnes qui les côtoient dans les quartiers de Dakar.
En deuxième partie, Amal, de Aïda Senna, franco-marocaine venue de la photographie, abordait les souffrances dues aux tabous de la grossesse non désirée ou de l’homosexualité ; Lazy Susan, transportait brièvement, sur un ton de comédie sociale satirique ,dans un fast food d’Afrique du Sud , avec une serveuse confrontée à des clients désagréables ; et Anay Ny Lanana faisait suivre le cheminement malaisé, dans les ruelles de la capitale malgache, d’un très vieux porteur d’eau souriant malgré la pénibilité de sa tâche. Trois tranches de vie, trois morceaux de destinée, illustrant bien le désir de jeunes réalisateurs de donner à voir le monde qui les entoure avec les ressources du cinéma.
A la fin des échanges, toute l’équipe d’Afrique sur Bièvre, autour de la présidente, vient à l’avant-scène saluer le public et lui donner rendez-vous pour la prochaine édition de Ciné Regards Africains, dans un an.