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CRA 2017 au jour le jour

Samedi 2 et dimanche 3 décembre – Espace municipal Jean Vilar – Arcueil

Focus Dieudo Hamadi , documentariste congolais

Michel Amarger a assuré la présentation des films du week-end et animé les débats qui ont suivi.


Samedi 18h : Atalaku

Ce documentaire nous plonge en pleine campagne électorale dans la République démocratique du Congo, pour la 2ème élection libre depuis l’indépendance du pays. Tournant au plus près de la population, le cinéaste suit essentiellement deux groupes de personnes : un atalaku (crieur public) qui, moyennant finances et sans adhésion politique, assure la publicité d’un candidat à la députation en rameutant la population pour ses meetings et en recrutant des musiciens marginaux pour composer une chanson et faire la claque ; l’autre groupe, constitué de jeunes gens instruits, est organisé et s’attache à défendre les idées de son candidat en guidant les électeurs dans les procédures de scrutin et en présentant des arguments politiques. L’acuité du regard de Dieudi Hamadi, son immersion au cœur de la population, son talent pour saisir les particularités des personnages, les mouvements de foule et l’importance des enjeux sont tout à fait remarquables. Michel Amarger s’est attaché à le souligner.

 

Samedi 21h : Maman Colonelle

On retrouve ces qualités dans le documentaire de la séance du soir. La colonelle Honorine, chargée au sein de la police congolaise de la protection des enfants et de la lutte contre les violences sexuelles, est une femme extraordinaire de générosité, de courage et de ténacité. Elle fait partie de ces héros du quotidien – souvent des héroïnes d’ailleurs- qui se battent concrètement sur le terrain avec le seul désir d’aider leurs concitoyens, de faire reculer l’injustice et d’œuvrer pour que les choses aillent moins mal dans leur pays. En lui rendant hommage, Dieudo Hamadi veut donner de l’espoir à ses compatriotes et leur insuffler l’énergie nécessaire à l’action.

Le cinéaste, absent, avait tenu à s’adresser aux spectateurs par l’intermédiaire d’une video pour préciser ses intentions. Il y racontait comment, impressionné par la personnalité d’Honorine lors d’une précédente rencontre, il avait tenu à faire ce long métrage pour faire connaître son action et la proposer comme exemple à ses compatriotes. La force de conviction de Dieudo Hamadi, sa confiance dans le cinéma pour témoigner de la situation de son pays ont frappé les spectateurs d’autant plus qu’ils ont pu recueillir d’autres témoignages de la part de son ami Tshoper Kabambi, présent à Jean Vilar pour les trois séances du week-end. Cet autre réalisateur congolais est très proche du travail de Dieudo Hamadi, qu’il admire beaucoup : ils se font part mutuellement de leurs projets, visionnent leurs films, et partagent le même souci d’aider à la prise de conscience de leurs compatriotes congolais pour améliorer la situation du pays.

Aussi est-ce à lui que Dieudo Hamadi avait souhaité donner sa carte blanche.

Dimanche 3 décembre – Carte blanche à Dieudo Hamadi

Quatre courts-métrages de Tshoper Kabambi

Free style, documentaire tourné à Paris lors du stage de Tshoper à l’université d’été de la Femis, rend hommage à la résilience et au courage d’un jeune Guinéen rencontré à Montmartre. Dive da Costa, qui a toujours su se relever après de terribles épreuves et faire preuve d’initiative pour les autres, était présent dans la salle. Il a dit en termes simples et touchants, son amitié pour le cinéaste, et le même souci d’engagement personnel pour forger son destin.

Mbote et SOS, deux courts-métrages de fiction, dont l’action se déroule à Kinshasa, abordent chacun à leur manière des thèmes voisins: graves difficultés socioéconomiques des habitants, dysfonctionnement de l’état, dureté des rapports humains, et en même temps persistance du rêve d’un avenir meilleur et volonté courageuse d’action pour la survie.

Dans Une lettre à Paxy, le réalisateur s’adresse en (belles) images et en voix off à sa petite fille. Il est au Sénégal pour un stage qui rassemble de jeunes cinéastes, et dit à son enfant ses craintes et ses espoirs pour l’avenir qui l’attend.

Tshoper Kabambi a insisté à plusieurs reprises sur la responsabilité dont il se sent dépositaire en tant que cinéaste pour témoigner, faire prendre conscience à ses compatriotes et les inciter à l’action modeste et quotidienne. Refusant la violence, il plaide pour un engagement humaniste qu’il défend avec douceur, respect et détermination.

C’était la dernière séance de Ciné Regards Africains 2017 .

Afrique sur Bièvre remercie les réalisateurs présents, les critiques spécialistes qui ont animé les séances, les personnels des cinémas, les partenaires institutionnels ou associatifs, tous les bénévoles et amis, enfin tous les spectateurs, fidèles habitués ou nouveaux venus.

Nous leur donnons rendez-vous pour la 12e édition en novembre 2018.

Vendredi 1er décembre – MJC Louise Michel – Fresnes

Zaineb n’aime pas la neige de Kaouther Ben Hania

Décidément, Ciné Regards nous fait beaucoup voyager cette année et nous amène à partager les circulations qui caractérisent notre époque mondialisée.

Cette fois, c’est au Canada que Kaouther Ben Hania transporte son héroïne Zaineb, âgée de 9 ans, qui vivait à Tunis. Sa mère, veuve, va refaire sa vie avec un Tunisien vivant au Canada qui élève seul une fillette de l’âge de Zaineb.

La réalisatrice, une cousine de la mère de Zaineb, et qui de ce fait jouit d’une grande proximité , va suivre à certaines périodes, au cours de plusieurs années consécutives, la transplantation de Tunisie en Amérique du Nord, la vie de la nouvelle famille et surtout l’évolution des deux fillettes. La caméra de la cinéaste, très attentive, sait se faire oublier, et on est confondu par la spontanéité de Zaineb et de son amie, vives et bavardes, qui évoquent toutes les préoccupations de leur âge, la difficulté pour la jeune Tunisienne à s’acclimater, leurs sentiments sur leurs parents et beaucoup d’autres sujets. L’accent québécois gagne, elles grandissent, elles mûrissent, les amours de leurs parents se ternissent mais leur forte personnalité s’affirme toujours davantage.

Ce documentaire, qui s’apparente à une sorte de chronique filmée, montre une fois de plus l’originalité de la jeune réalisatrice tunisienne. Les spectateurs y ont été très sensibles et
Mouloud Mimoun a mené le débat avec sa compétence et son écoute habituelles.

Jeudi 30 novembre – Cinéma La Tournelle – L’Haÿ- les- Roses

Tant qu’on vit de Dani Kouyaté.

Le film de Dani Kouyaté, Tant qu’on vit, , aborde comme Wallay, le thème de la découverte, par un adolescent métis, du pays d’origine d’un de ses parents ; il décrit plus généralement les interrogations sur l’identité dans l’émigration et l’écartèlement entre deux cultures. L’histoire se déroule en Suède et en Gambie, et les personnages variés et approfondis qu’elle met en scène font percevoir différents parcours, différents regards portés sur les sociétés suédoise et africaine, différentes approches et différents choix à la fin. Dans cette œuvre pleine de sympathie pour les protagonistes, le réalisateur montre toute la maturité de son talent. Le spectateur, en se sentant proche des personnages, tous très attachants, est amené, au delà de l’intérêt pour le déroulement de l’intrigue, à réfléchir sur des sujets récurrents qui traversent les sociétés contemporaines. Des applaudissements nourris ont salué la fin de la projection.

En l’absence de Dani Kouyaté, indisponible, Maria Larsson Guerpillon, productrice du film était venue spécialement de Suède. Elle a répondu bien volontiers à toutes les questions sur les conditions de préparation et de tournage et dit à quel point la collaboration avec le cinéaste avait été agréable et passionnante.

A l’issue de la séance, le verre de l’amitié a été partagé dans le hall du cinéma.

Mercredi 29 novembre -Maison des familles – Gentilly

Wallay, de Berni Goldblat

Plusieurs générations se sont retrouvées dans la grande salle de la Maison des familles ce mercredi après-midi: des enfants du centre de loisirs, des dames des ateliers sociolinguistiques avec leurs animatrices, des retraités dans le cadre des rencontres Tournesol, et des amis et parents. Wallay,  avec sa thématique sur le rôle fondamental de la solidarité familiale, d’un encadrement des adolescents mêlant fermeté et tendresse, et sur l’importance des cultures d’origine était tout à fait adapté à ce public. Le jeu convaincant des acteurs, professionnels et amateurs, les paysages et les coutumes du Burkina Faso, filmés avec le regard délicat et chaleureux du réalisateur, ont beaucoup plu ; les enfants n’ont pas été les derniers à poser des questions et les échanges entre et avec les spectateurs, facilités par la familiarité du lieu, se sont développés de façon tout à fait intéressante. Ils se sont poursuivis autour des excellents gâteaux confectionnés par les dames de l’atelier du 162 .

Encore un partenariat réussi entre Afrique sur Bièvre et la ville de Gentilly !

CRA 2017 Le festival au jour le jour

 

 

Mardi 28 novembre – Cinéma La Tournelle – l’Haÿ- les- Roses

Séance de courts métrages

A la sortie de la séance, nombreux furent les spectateurs à dire leur plaisir de découvrir des œuvres très diverses aussi bien par leurs pays d’origine que par leurs thématiques. Michel Amarger, qui animait la soirée, a proposé que chaque court-métrage donne lieu à une présentation et un échange spécifiques, afin de saisir l’originalité de chacun d’eux.
Maman(s) de Maïmouna Doucouré (France/Sénégal) a suscité un débat animé sur la question des co-épouses dans le cadre d’une famille sénégalaise vivant en France. Des spectateurs ont aussi souligné la charge émotionnelle du film centré sur le regard d’une fillette de huit ans.

On est bien comme ça de Mehdi Barsaoui (Tunisie) abordait, sous forme de comédie, un autre aspect de l’intimité familiale avec un grand-père insupportable, sa fille et son petit-fils. L’échange a dépassé le contenu du film, pour aborder la situation actuelle de la production cinématographique en Tunisie.

La laine sur le dos de Lotfi Achour (Tunisie), avec pour thème la corruption, a été l’occasion d’un échange autour des interrogations que suscite aujourd’hui la situation politique de la Tunisie.

Une place dans l’avion de Khadidiatou Sow (Sénégal) traite d’un sujet grave, le mirage de l’Occident pour les Africains, mais sous une forme totalement burlesque. Les familiers du cinéma africain n’ont pas manqué de remarquer les références aux films de Djibril Diop-Mambéty. Mais Jacques Tati et Pierre Etaix ont aussi été évoqués.

Mercredi 29 novembre Cinéma La Pléiade – Cachan

Séance collège

26 élèves d’une classe de 4ème du collège Victor Hugo de Cachan ont assisté à la projection du film Wallay de Berni Goldblat. Les réactions au cours de la séance elle-même aussi bien que les questions soulevées lors du débat ont témoigné de l’intérêt des élèves pour un film dont le personnage principal avait leur âge.

 

CRA 2017 au jour le jour

En guise de prologue, mardi 21 novembre, Cinéma La Pléiade Cachan.

 En partenariat avec La Pléiade dans le cadre du mardi des réalisateurs, et à l’occasion du centenaire de sa naissance, Afrique sur Bièvre tenait à rendre hommage à Jean Rouch avec la projection de « Moi, un noir » (1958).

Cette séance a été un beau succès. Les spectateurs, nombreux, ont beaucoup apprécié le film et la présentation de Catherine Ruelle qui animait le débat. Celle-ci, très impliquée dans l’organisation des manifestations autour du pionnier du cinéma-vérité était accompagnée de Pierre-David Fila, un réalisateur congolais qui a bien connu Jean Rouch.. L’un et l’autre étaient très satisfaits du contact avec le public.

Les séances scolaires du lundi 20 au vendredi 24 novembre.

Jean Vilar, Arcueil – La Pléiade Cachan – La Tournelle L’Haÿ les Roses

Ce sont au total près de 700 enfants, élèves de CM1/CM2 d’écoles de Gentilly, Arcueil, Cachan et L’Haÿ les Roses qui sont venus avec leurs enseignants et des parents accompagnateurs découvrir deux courts-métrages marocains .

« Aya va à la plage », réalisé en 2015 par Maryam Touzani, met en scène une fillette de 10 ans, employée comme domestique dans un appartement de Casablanca.. Exploitée et enfermée, elle garde pourtant sa joie de vivre, nourrit ses rêves et trouve réconfort auprès d’une voisine.

Le jeune héros du « Ticket de cinéma », de Ayoub Layoussifi, un garçon de 11 ans, est fou de cinéma mais sa mère écrasée par ses conditions de vie difficiles , n’a pas d’argent et ne comprend pas sa passion. Hassan déploie alors toutes les ressources de son imagination pour aller voir Spiderman 3 avant la fermeture définitive du cinéma de son quartier.

Très réceptif comme toujours, ce jeune public n’a pas été avare de questions ni de commentaires.

Des élèves du collège Dulcie September à Arcueil, ont quant à eux suivi au Burkina Faso, à travers le film « Wallay » de Berni Goldblat, un adolescent éloigné de la banlieue lyonnaise où son père l’élève seul. Ce dernier , en le confiant à son frère resté au pays, espère que l’environnement rural et familial lui fera recouvrer de vraies valeurs.

LE FESTIVAL

Vendredi 24 novembre Maison pour Tous Villejuif

Wallay de Berni Goldblat.

C’était la séance d’ouverture du festival proprement dit.

« Wallay » de Berni Goldblat, raconte l’expérience initiatique d’un adolescent dont le père, qui l’élève seul dans la banlieue lyonnaise, a du mal à maîtriser l’éducation. Ce dernier , en le confiant à son frère resté au pays, le Burkina Faso, espère que l’environnement rural et familial lui fera recouvrer de vraies valeurs.

La salle de la MPT était pleine d’un public varié et le réalisateur, dès son entrée , s’en est félicité. L’association qu’il a fondée au Burkina Faso où il vit s’attache à la création et la diffusion d’outils de sensibilisation en direction des jeunes notamment. La chaleur qui émane de ses interventions se retrouve dans un film sensible, ancré dans le réel et qui laisse une large part aux possibilités d’évolution positive quand les différentes générations savent dialoguer et que la culture d’origine de la famille apporte d’autres richesses. La ténacité que Berni Goldblat a manifestée pour mener au bout ce projet cinématographique qui lui tenait à cœur a été récompensée par l’adhésion des spectateurs, toutes générations confondues.

Les temps forts du festival 2017

Afrique sur Bièvre a eu à cœur, cette année encore,  pour commémorer le 10ème anniversaire de la création de l’association, de faire venir des réalisateurs africains, pour que se perpétuent les échanges fructueux avec le public.
Deux temps forts à retenir :

  • Un « focus » sur le cinéma du Niger d’hier et d’aujourd’hui avec la présence des réalisatrices nigériennes Aïcha Macky et Rahmatou Keita,  à Cachan les 25 et 26 novembre, 
  • Un « focus » sur le cinéaste congolais Dieudo Hamadi. Il sera avec nous à Arcueil les 2 et 3 décembre pour la projection de deux de ses films et présentera des films d’un autre jeune réalisateur congolais : Tshoper Kabambi.

Un grand merci à la McMillan-Stewart Foundation qui, après avoir soutenu l’an dernier l’opération « Tremplin jeunes réalisateurs » nous apporte, cette année encore, son soutien financier pour mener à bien ces projets.

Festival Etonnants Voyageurs à St Malo 3-5 juin 2017

L’équipe d’Asurb continue de faire le tour des festivals.
Au festival « Étonnants Voyageurs » à St Malo les 3/4/5 juin 2017 nous  avons vu :

  • Enquête au paradis de Merzak ALLOUACHE
  • (Baya films/ les Asphofilms/2016/135mn)

A travers ce document-fiction, il réalise une autopsie de la société algérienne. Après avoir vu sur YouTube des vidéos de prédicateurs islamistes radicaux et la multiplication des attentats suicides il décide d’enquêter sur les représentations du paradis dans l’islam d’aujourd’hui en Algérie et leurs effets sur une société algérienne déboussolée. Il filme une journaliste d’investigation Nejma qui sillonne le pays et va à la rencontre de citoyens « ordinaires » et d’intellectuels. Nejma interroge particulièrement la prégnance de la croyance des 72 houris vierges qui attendraient les hommes au paradis. Et nous mesurons avec effroi l’impact des prêches radicaux sur des personnes (hommes et femmes) oubliés et sans espoir.

Kamel Daoud, également interviewé dans ce documentaire, qualifie ces vidéos de « porno islamisme ».

  • La permanence d’Alice DIOP (Athénaïse/2016/96mn)

Pendant un an Alice Diop a filmé des consultations de médecine destinées à des migrants, la plupart dans l’attente d’un statut de réfugié délivré par l’OFPRA, à l’hôpital d’Avicenne à Bobigny. Dans ce lieu vétuste comme abandonné du monde, un médecin, une psychiatre et une assistante sociale reçoivent patiemment, sobrement ces hommes et femmes, malades marqués dans leur chair, qui disent la douleur de l’exil, de l’absence des leurs. Cet endroit devient un lieu de réconfort et d’humanité qui nous plonge, nous spectateurs, dans une réalité qu’il est en général très facile d’oublier. Dans ce film nous sommes loin des débats contradictoires sur les migrants et leur accueil. Nous sommes juste les témoins de leurs souffrances, de leur désespoir mais aussi de leur lutte pour ne pas sombrer et nous ne pouvons que  nous identifier à eux.

  • Ouvrir la voix d’Amandine GAY ( Amandine Gay/2016/120mn)

Un documentaire afro-féministe lumineux et sans concession qui donne la parole à 24 femmes noires sans cesse renvoyées à leur couleur de peau quelle que soit leur position sociale. Au fil des questions posées par la réalisatrice et des réponses données, nous découvrons le récit saisissant d’un quotidien empreint de préjugés ou de racisme. A partir des questions de la réalisatrice elles s’expriment sur le racisme, l’école, l’amour, le sexe, l’homosexualité, la dépression … Chacune se dévoile avec beaucoup d’authenticité, elles nous font partager leur réflexion lucide et distanciée sur leur condition de femme noire en France ou en Belgique. Et nous, les spectateurs, sommes bouleversés par ces témoignages qui nous font mesurer, voire découvrir, la difficulté d’être femme et noire en France.

  • Chronique d’un été de Jean ROUCH et Edgar MORIN/Argos/1961/91mn).

A l’été 1960, en pleine guerre d’Algérie, Jean Rouch et Edgar Morin discutent d’un film à faire, un film qui interrogerait la société française. « Êtes-vous heureux ? » sera la question posée à des proches, des passants dans la rue, à une ancienne déportée … Les réponses obtenues demeurent un témoignage de premier ordre sur la France des années 1960. On assiste également à une expérience de « Cinéma-vérité » au sens où l’entendait Jean Rouch : «  un cinéma-mensonges et ces mensonges, par un hasard singulier, sont plus vrais que la vérité… »

Afrique sur Bièvre au festival Cinémas d’Afrique d’Angers (16-21 mai 2017)

Afrique sur Bièvre était cette année encore à Angers pour la 16e édition du Festival Cinémas d’Afrique . Organisée par la dynamique association Cultures et Cinémas d’Afrique avec le soutien de la ville, du département et de la région Pays de la Loire ainsi que d’autres partenaires, cette manifestation a lieu tous les deux ans, et les Angevins sont fidèles au rendez-vous auquel ils sont sensibilisés toute l’année. En amont et autour du festival sont organisés en effet des actions à destination des jeunes et des scolaires et des événements culturels pour différents publics dans divers lieux de l’agglomération.

Le festival de cinéma proprement dit a animé tout le centre ville pendant une semaine.
La Place du Ralliement, transformée en jardin « Rencontre des cultures » pour valoriser la richesse des pratiques autour de l’accueil dans les cultures d’Afrique, drainait de nombreux passants attirés par les plantes, la cérémonie du thé et du café, les jeux et les animations quotidiennes.

Les projections avaient lieu au grand Théâtre ou au cinéma « Les 400 coups » tout proche et la programmation reprenait essentiellement des films sélectionnés au Fespaco, ce qui a permis un « rattrapage » à ceux d’entre nous qui n’y avaient pas participé. Nous avons pu découvrir ou revoir 7 longs métrages( fiction ou documentaires) et 10 courts métrages sans compter les 6 courts du festival pour la jeunesse. (voir le site www.cinemasdafrique.asso.fr)

Quant au palmarès, le Jury Jeunes a récompensé pour les courts métrages « L’Arbre sans fruit » de Aïcha Macky (Niger) et pour les longs métrages « L’île de Perejil » du marocain Ahmed Boulane avec une mention spéciale à « Wallay » de Berni Goldblat (Burkina Faso).

Le Prix du Public a été décerné pour les courts métrages à Aïcha Macky pour « L’Arbre sans fruit » et pour les longs métrages à Berni Goldblat pour « Wallay ».

Un des agréments du festival d’Angers, c’est d’offrir la possibilité de rencontrer facilement les réalisateurs africains présents, soit le jour de la projection de leur film dans la salle, joliment décorée à l’africaine, dévolue aux échanges, soit de façon informelle, à d’autres moments . C’est ainsi que nous avons pu prendre des contacts et nous mêler aux conversations très riches des groupes de jeunes cinéastes qui se retrouvaient avec plaisir. Nous avons notamment longuement parlé avec Aïcha Macky qui sera présente à Cachan lors de notre festival Ciné Regards en novembre, avec le Nigérien Malam Saguirou réalisateur d’un remarquable documentaire sur les recherches en énergie solaire d’un savant nigérien («  Solaire made in Africa ») , et avec Boubacar Sangaré qui, dans son film très intéressant « Une révolution africaine » restitue les 10 jours de la chute de Blaise Compaoré, au Burkina Faso.

Des journées agréables, enrichissantes et fort utiles à la préparation du prochain festival d’Afrique sur Bièvre

Afrique sur Bièvre à Louvain pour « Afrika Film Festival » (18-21 avril 2017)

En avril dernier, à l’occasion de l’AFRIKA FILM FESTIVAL de Louvain (Belgique), Guido Convents, responsable de la manifestation, avait invité plusieurs représentants de festivals de cinéma africain. L’objet de cette invitation était d’initier un réseau de rencontre et d’échange d’expériences. C’est ainsi que j’ai pu découvrir des initiatives semblables à la nôtre avec des acteurs passionnés de Belgique bien sûr, mais aussi du Luxembourg, de Hollande, du Royaume Uni. Nous nous sommes quittés en nous engageant à poursuivre ces rencontres lors des festivals que chacun de nous organise.

Yves BALLANGER