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Festival - 4. page

Le jeu-concours

Pour la première fois cette année, à l’occasion du festival 2018, nous avons lancé un jeu-concours faisant appel à l’attention visuelle et à la fidélité des spectateurs.
Il s’agissait de trouver quels étaient  les films projetés pendant le festival dont aucune image ne figurait  sur la bande annonce.

Les résultats ont été proclamés lors de la dernière séance, le 2 décembre, au cinéma Jean Vilar à Arcueil.
Les films du festival non représentés dans la bande-annonce étaient :

  • le court métrage malgache « Nirin »
  • le court métrage franco-camerounais « Le bleu blanc rouge de mes cheveux »

8 personnes ont donné cette bonne réponse.
La question pour départager ces personnes était le nombre de spectateurs présents pour la séance du 30 novembre à L’Haÿ les Roses.
La bonne réponse était 102, trouvée par une personne. 5 autres réponses était proches à moins de 10 % du nombre réel.

Au total, 6 gagnants repartent chacun avec une statuette de bronze, œuvre originale du sculpteur burkinabé Idrissa Guira :

  • Michèle Joseph de Saint Nazaire (102)
  • Ali Laadj du Plessis-Robinson (100)
  • Françoise Guerrero de Saint Médard en Jalles (97)
  • Danielle Geissert de Richwiller (93)
  • Michèle Croiseau de Bagneux (92)
  • Maria Rasolondraibe de Chartres (92)
         
    Idrissa Guira, est un artiste-modeleur-fondeur de bronze  originaire du Burkina-Faso. Il expose à Dakar et vient régulièrement en France où il réalise des performances.Le savoir-faire d’Idrissa s’est transmis de père en fils. L’artiste explique : « Nous avons commencé par faire des bijoux pour les femmes des chefs de village, puis, ce sont les scènes de la vie quotidienne qui ont été reproduites sous forme de statuettes ».

Ciné Regards Africain 2018 … au jour le jour

Le festival au jour le jour

 

Vendredi 23 novembre – Cinéma La Pléiade à Cachan

Gérard Najman, nouveau président d’Afrique sur Bièvre présente la programmation du festival 2018 et insiste sur sa diversité.
Le festival commence par un hommage à notre collègue et ami Alain-Gérald  Lombion disparu brutalement en décembre 2017 auquel le festival 2018 est dédié.

 

Nous avons choisi pour la séance inaugurale de projeter le film d‘Alain GOMIS : « Félicité »

 

Catherine Ruelle, journaliste, spécialiste des cinémas d’Afrique anime la soirée et le débat.
Elle apporte des éclairages précieux sur ce film en parlant des trois niveaux de narration : la vie et la quête désespérée de Félicité pour trouver de l’argent pour l’opération de son fils, le monde imaginaire présent à travers des images d’eau et de forêt,  la nuit et la musique omniprésentes dans le film.

Elle parle de l’actrice Véronique Beya Mputu et de son étonnante présence à l’écran et explique que la chanteuse qui a inspiré le personnage, Muambuy, l’a coachée. Elle lui a appris à danser et à chanter.

Catherine Ruelle insiste sur le fait que la ville de Kinshasa n’est pas pour Alain Gomis un décor, mais bien un personnage à part entière. Il a d’ailleurs confié à Dieudo Hamadi (réalisateur de RDC, spécialiste des films documentaires) le soin de tourner les images de la ville.

Quelques photos de la séance du 24 novembre :

 

Samedi 24 novembre – Cinéma La Pléiade à Cachan

Séance de 18h : Soirée hommage à Idrissa Ouedraogo

 

« Mama Bobo », court métrage sénégalais d’Ibrahima SEYDI et Robin ANDELFINGER, ou comment le temps sépare les vieux couples et bouleverse les villes.

« Tilaï «  (La loi) de Idrissa Ouedraogo (Burkina Faso) (Grand prix du Festival de Cannes 1990 –Etalon d’or de Yennenga au FESPACO 1991)

La séance est présentée par Gérard Najman président d’Afrique sur Bièvre, qui explique la règle du jeu-concours, et le court métrage est annoncé et commenté par Françoise Boissière .
Dragoss Ouedraogo, anthropologue, critique de cinéma et réalisateur burkinabé, assurera la présentation des deux longs métrages de la soirée et animera les débats.

Avec » Tilaï », réalisé en 1990, Idrissa Ouedraogo, traite de l’universelle question de la liberté et du bonheur individuel confrontés à une tradition rigoriste.

Le film a été tourné dans la frange sahélienne du Nord du Burkina Faso ; les paysages dénudés de cette région où se détachent à l’horizon des villages couleur de terre et de paille, isolés les uns des autres, constituent un décor épuré à cette tragédie d’amour et de mort, sobre et puissante à la fois. La loi du clan est implacable et toute transgression apporte le déshonneur et la mort. Mais les droits de l’amour et de la vie sont défendus par les jeunes gens et les femmes. Sans prendre explicitement parti, le film tire sa force de la gravité des enjeux, de l’interprétation des acteurs et de l’inéluctabilité du dénouement.

Dragoss Ouedraogo insiste sur le rôle joué par le clan dans l’Afrique rurale traditionnelle, et dont il reste des survivances, même si la société a évolué.

Nous étions heureux de rendre hommage, avec ce très beau film, à une des figures emblématiques du cinéma africain récemment disparue.

Séance de 20h30 

« Nirin », court métrage malgache de Josua HOTZ  ou comment un petit garçon très attachant se voit séparé de sa mère et de ses frères par la pauvreté.

« Le train de sel et de sucre » de Licinio AZEVEDO (Mozambique)

Avec la proposition de restauration rapide d’une association mozambicaine , nous étions déjà transportés dans l’Afrique lusophone, avant même la projection.

Celle-ci a été honorée par la présence de Monsieur l’ambassadeur du Mozambique en France, Alberto Maverengue Augusto, dont les interventions ont été traduites par Renaud Thomas président de l’AMAMoz (Association des Mozambicains et amis du Mozambique en France).
Etaient également présentes Mme Hélène de Comarmond, maire de Cachan et Mme Claire Marti, adjointe à la culture.

Avec « Le train de sel et de sucre », c’est à une sorte de western que nous assistons. Sur fond de guerre civile et d’affrontement entre l’armée et des rebelles insaisissables, un train au parcours interminable emmène des femmes au Malawi pour commercer sous la protection toute relative de soldats . Des péripéties nombreuses, des personnages bien typés chez les officiers et le personnel des chemins de fer, des rivalités amoureuses, des femmes à la merci des convoitises des soldats mais solidaires, de rares moments d’accalmie et d’espoir, on ne s’ennuie pas . Le réalisateur sait filmer et sa carrière de journaliste et de documentariste se fait sentir dans le réalisme des situations évoquées.

Dragoss Ouedraogo donne de façon utile des éclaircissements sur la situation politique très conflictuelle du Mozambique après son indépendance, avec la lutte qui opposait deux mouvements, le Frelimo d’obédience marxiste et le Renamo, soutenu par l’Afrique du Sud et la Rhodésie. L’ambassadeur préfère parler de la paix qui règne actuellement au Mozambique, du redressement économique après les dures années de guerre et il invite avec le sourire les spectateurs à venir nombreux comme investisseurs ou touristes dans son pays .

Quelques photos des séances du 24 novembre :

 

Dimanche 25 novembre – Cinéma La Pléiade à Cachan – 16h

« Le ruisseau, le pré vert et le doux visage » de Yousry NARALLAH (Egypte)

C’est un film haut en couleurs qui est au programme ce dimanche. Il sera présenté par Michel Amarger, spécialiste du cinéma africain et fidèle partenaire de notre festival.
Ce dernier rappelle d’abord la carrière de Yousry Nasrallah, ancien assistant de Youssef Chahine, et son intérêt, documentaire, pour les réalités de son pays. Le film présenté aujourd’hui se situe dans le registre de la comédie truculente et populaire sans pour autant négliger des aspects moins riants de la société égyptienne actuelle. Michel Amarger nous invite à profiter, dans cet après-midi pluvieux , de la musique et des réjouissances de ce banquet de mariage même si on peut les trouver un peu « too much » !

Ce film est assez étonnant, au regard de ce qu’on attend d’une société musulmane actuelle, par sa liberté de ton, la sensualité qui se dégage de la plupart des personnages, l’exubérance de la fête où amour, cuisine et musique s’entremêlent et certains spectateurs se demandent comment il a pu échapper à la censure. En fait, dans la lettre, les interdits sont respectés grâce à des ellipses, fait remarquer Michel Amarger. Il n’en reste pas moins que l’hypocrisie et la violence présentes dans la société égyptienne sont plus que suggérées.

Les spectateurs se retrouvent ensuite à la grange Galliéni autour d’un verre offert par la mairie de Cachan.

Quelques photos de la séance du 25 novembre :

 

 

Mardi 27 novembre – Cinéma La Tournelle à L’Hay les roses

« Les Bienheureux » de Sofia DJAMA

En présence de l’actrice Hadjar Ben Mansour.

L’action des « Bienheureux » se situe à Alger, en 2008, quelques années après la guerre civile et se concentre dans le cours d’une soirée et de la nuit qui suit.  Ce film choral, à ancrage documentaire et historique , suit en parallèle des  personnages appartenant à deux générations différentes, les lieux qu’ils fréquentent, les gens qu’ils rencontrent. La réalisatrice veut faire sentir, à travers différentes situations, la chape de plomb qui pèse sur l’Algérie, l’immobilisme d’une société, ses contradictions, son hypocrisie, la bigoterie qui s’est installée , et les séquelles persistantes, dans les cœurs et les esprits, de la « décennie noire » qui a semé massacres et deuils. Le milieu qu’elle met en scène est celui de la bourgeoisie francophone cultivée qui avait placé tous ses espoirs dans l’indépendance. Elle a désormais perdu ses illusions et réagit, soit par le désespoir et le désir de partir soit par la résignation et la nécessité de s’en accommoder. La génération des enfants, qui va à l’université, n’a pas les mêmes nostalgies mais elle aspire à l’émancipation et à l’ouverture au monde. Elle essaie de s’inventer une liberté « dans un espace qui les contraint à l’absence de liberté justement . Comment vivre dans un pays qui nous est de moins en moins destiné ? La question est posée surtout à travers le regard de deux femmes de deux générations mais elle concerne tout le monde. Il faut parler des choses d’un point de vue historique ; il faut en parler pour retrouver du sens. » déclare Sofia Djama qui veut croire à la capacité de résistance de la jeunesse.

Elle témoigne en tout cas d’un courage certain pour consacrer un long métrage à ces problèmes. Le film toutefois n’a pas subi de censure et vient d’obtenir son visa d’exploitation en Algérie annonce Hadjar Ben Mansour . Quelques projections ont déjà eu lieu devant des publics restreints mais il y a très peu de salles de cinéma en Algérie.

Cette incursion dans l’Algérie contemporaine a beaucoup intéressé les spectateurs. Hadjar a donné des éclaircissements sur des personnages un peu énigmatiques, elle a explicité ou confirmé la signification de scènes de la vie courante qui constituent le quotidien des Algérois même si, répondant à une objection d’une spectatrice algérienne, elle précise que la réalisatrice a annoncé clairement qu’elle s’était attachée à peindre un certain milieu qu’elle connaît de l’intérieur. Le film est d’ailleurs dédié à la mémoire de ses parents disparus

Quelques photos de la séance du 27 novembre :

 

 

Autour du festival : mercredi 28 novembre – Gentilly – Maison des familles

Séance intergénérationnelle organisée par la ville de Gentilly en partenariat avec Afrique sur Bièvre

Plusieurs générations étaient rassemblées ce mercredi après-midi : des enfants du centre de loisirs, des dames des ateliers sociolinguistiques avec leurs animatrices (la séance avait été précédée par une préparation dans les locaux des centres  avec des membres d’AsurB), des personnes retraitées, des amis et des parents.

Deux films étaient au programme, un court métrage mozambicain et un moyen métrage sénégalais et les échanges ont eu lieu après chaque film

« A tropical Sunday » (Un dimanche tropical) de Fabian RIBEZZO , met en scène un groupe d’enfants des rues à Maputo, la capitale du Mozambique.  C’est dimanche, les familles se pressent  dans une fête foraine . Les quatre enfants , trois garçons et une fille, mendient  de table en table, diversement reçus, pour recueillir des restes de nourriture et quelques pièces de monnaie. Ils voudraient bien faire un tour de manège mais ils sont chassés de partout. Quand un concours de danse est annoncé, ils s’activent tous pour improviser un costume « de scène » pour le plus petit, très  doué, dont la prestation à la Michael Jackson remporte un gros succès et lui permet de gagner un prix qui profitera au groupe.Le lendemain, dès l’ouverture des manèges, ils s’élèvent seuls vers le ciel, le sourire aux lèvres et la joie au cœur.

Ce film a ému les spectateurs, pleins de compassion pour ces enfants en haillons, rejetés parfois brutalement mais leur débrouillardise et leur solidarité, qui ont fini par triompher, ont été soulignées et admirées.

« Un transport en commun », de Dyana GAYE, a beaucoup plu. C’est une sorte de comédie musicale , tournée en plein centre de Dakar, qui met en scène les passagers d’un taxi collectif à destination de Saint-Louis, depuis l’attente d’un septième passager pour partir au complet,  jusqu’à l’arrivée, en passant par les embouteillages, les accidents et les rencontres entre participants réunis le temps d’un voyage . Chacun des passagers évoque en chanson son histoire personnelle  et la raison de son départ , la musique étant appropriée à chaque cas. Les interventions personnelles alternent avec des chorégraphies d’ensemble qui démarrent sur un arrière-plan de foule  à différentes étapes du parcours. L’ensemble est dansé et chanté avec entrain et humour, avec les codes de la comédie musicale mais sur fond réaliste sénégalais. Un divertissement plein de gaieté qui fait en même temps voyager.

Un goûter copieux et savoureux, préparé par les ateliers cuisine des centres socioculturels, et partagé au milieu des conversations amicales, a parfaitement clôturé cette rencontre.

 

 

Mercredi 29 novembre – cinéma Le Sélect à Antony 18h

C’est la première fois que Ciné Regards Africains propose une séance du festival au cinéma le Sélect et malgré le créneau horaire l’assistance est nombreuse.

Deux films sont à l’affiche présentés par Claudine Sola, membre d’Afrique sur Bièvre:

« Black mamba » un court métrage tunisien de Amel GUELLATY raconte l’histoire originale et forte de Sarra qui mène, en apparence, la vie ordinaire que sa mère lui a tracée et s’apprête à épouser un gentil garçon.
Cependant, Sarra pratique la boxe en cachette et grâce à son courage et à sa pugnacité elle va réussir à échapper à son destin.

Suivi de

« Wulu » de Daouda COULIBALY (Sénégal/France) qui a reçu le prix Ousmane-Sembene au FESPACO en 2017.

Bamako, au Mali. Ladji,a 20 ans. Il est « prendticket » c’est dire convoyeur dans un taxi-brousse et il espère devenir un jour chauffeur. Lorsque cette place convoitée lui échappe au profit d’un candidat pistonné, il se tourne vers le trafic de drogue qui lui offre une ascension rapide et rémunératrice dans un pays gangrené par la corruption.
Ladji est prêt à tous les risques, mais au fond c’est une victime. Il est sérieux, travailleur, intelligent, rusé, il méritait mieux.

Le producteur du film Eric Névé qui a répondu à l’invitation d’Afrique sur Bièvre apporte des éclairages très intéressants sur le film :

Tourné entre le Mali et le Sénégal, avant l’offensive islamiste de 2012 le film éclaire la crise politico-militaire qui frappe le Mali où le trafic de drogue a servi à financer le terrorisme. Un général de l’armée qui accepte de se faire graisser la patte, un patron français qui pilote en sous-main le trafic de drogue, laissent entrevoir un système corrompu au plus haut niveau. Le long-métrage se permet d’ailleurs un clin d’œil à l’affaire Air Cocaïne : cet avion retrouvé calciné dans le désert, dans le nord-est du Mali alors qu’il assurait le trafic de drogue entre Amérique du Sud et Europe… grâce à des complicités au sommet de l’État malien et à l’appui de notables occidentaux.

Le réalisateur Daouda Coulibaly souhaitait pour son personnage principal un acteur malien qui maîtrise notamment le bambara, mais c’est finalement Ibrahim Koma qu’il choisit dont la présence impressionnante, et l’impassibilité tirent le récit du côté de la tragédie.

Pour Éric Névé, « c’est un film d’abord pour un public africain », qui « parle de l’Afrique d’aujourd’hui, de la manière dont la jeunesse se heurte au chômage ». Le film a d’ailleurs été projeté en Afrique où il a été bien accueilli notamment par les jeunes qui se reconnaissent dans le personnage de Ladji et les problèmes qu’il rencontre.

La discussion s’est poursuivie autour d’un verre dans le hall du cinéma

Quelques photos de la séance du 28 novembre :

 

 

Jeudi 29 novembre – Cinéma La Tournelle à L’Hay les roses

« Aya » de Moufida FEDHILA, court métrage tunisien

Nous sommes dans une famille tunisienne sous influence salafiste que la communauté surveille d’autant plus étroitement qu’elle a prise sur le chef de famille qui lui doit ses conditions de travail. C’est à travers le regard et les interrogations d’une adorable petite fille de 7 ans environ, vive et gaie, que la réalisatrice présente la situation. Aya voit sa mère recluse à la maison, contrainte de porter le niqab, dénoncée à son mari par des voisins, empêchée d’aller voir sa mère souffrante ; elle-même s’ennuie à l’école coranique sous la férule d’un maître très sévère qui la punit et se plaint durement d’elle à ses parents, elle est interdite d’école publique et de sortie alors qu’elle aime jouer au cerf-volant avec un petit garçon du voisinage. Le scandale arrive le jour où, pour voir Allah « en direct » comme une de ses camarades de classe s’en vante, elle revêt un niqab sacrilège pour une enfant et déguisement de Batman pour les enfants de l’école publique qui se moquent cruellement d’elle. Est-ce de sa part résultat d’une instrumentalisation ou provocation ? le propos de la réalisatrice, qui promeut un « cinéma de l’enfant » pour la prise de conscience, est en tout cas clair : dénoncer le conditionnement religieux obscurantiste. L’étreinte étroite de la mère qui console dans ses bras sa petite fille à la fin du film l’exprime nettement.

 

« Ouaga girls » de Théresa TRAORE DAHLBERG, long métrage Burkina faso/Suède/France

Un groupe de jeunes filles, marquées par un passé familial et scolaire difficile, bénéficie d’un programme d’insertion pour se former en carrosserie automobile dans le cadre de la politique d’émancipation des femmes voulu par Thomas Sankara . La réalisatrice, qui a su gagner leur confiance et capter leur authenticité devant la caméra, les suit au jour le jour dans leur apprentissage théorique et pratique, leurs échanges avec les professeurs, avec une psychologue ou au bureau du planning familial. Elle fait partager leurs périodes de pause, leurs loisirs en boite de nuit, leurs conversations plus intimes, leurs chagrins et leurs moments d’insouciance et de folle gaieté. Féministe sans être didactique, le film montre des femmes jeunes et belles, courageuses et insouciantes, chaleureuses et solidaires entre elles, pleines d’humour et de gaieté . La bande son, très dynamique, contribue au charme de ce documentaire original.

Mathieu de Faucal, distributeur, a donné des éclaircissements sur la genèse du projet, sur les conditions de tournage et sur les intentions de Thérésa Traoré Dahlberg, retenue en Suède.

 

Quelques photos de la séance du 29 novembre :

Vendredi 30 novembre – Maison pour tous Gérard Philipe à Villejuif

« Le Bleu Blanc Rouge de mes cheveux » de Josza ANJEMBE, court métrage France /Cameroun (Ou la ferme détermination d’une brillante étudiante d’origine camerounaise à obtenir la nationalité française et à s’engager dans des études de sciences politiques en dépit de l’opposition de son père et des tracasseries de l’administration.)

 

« Une saison en France » de Mahamat-Saleh HAROUN , long métrage France/ Tchad

C’est avec une grande économie de moyens que le grand cinéaste tchadien fait partager la vie quotidienne d’Abbas, ancien professeur de français, qui a fui la guerre civile dans son pays et cherché refuge en France avec ses deux enfants. Il réussit en montrant, sans pathos, mais avec sensibilité et pudeur, l’extrême dignité des personnages, l’organisation de la vie familiale pour reconstruire l’humanité, le travail salarié, la scolarisation des enfants, les moments de joie, d’amitié et d’amour avec Carole avec laquelle Abbas reconstitue une famille. Et quand, après les angoisses et les douleurs rentrées, le couperet du rejet de la demande d’asile fait basculer plusieurs vies, la force de l’émotion ressentie par les spectateurs naît du regard porté par le cinéaste sur les visages, du jeu des acteurs tout en intériorité et en pudeur, des silences qui accompagnent le départ et l’absence. Implacable aussi est le destin de l’ami Etienne, débouté du droit d’asile et que la grande solitude conduit à renoncer à la vie.

Le musicien et acteur Bibi Tanga, interprète de ce personnage très attachant, qui était présent à Villejuif, a donné des informations au public sur le tournage du film et dit son plaisir et sa fierté d’y avoir participé.

Quelques photos de la séance du 30 novembre :

 

Samedi 1er décembre – Cinéma Jean Vilar à Arcueil

Par cette programmation, Afrique sur Bièvre, a voulu s’associer à la ville d’Arcueil qui a célébré cette année le centenaire de la naissance de Nelson Mandela et le trentième anniversaire de l’assassinat de Dulcie September. Mr Christian Métairie, maire d’Arcueil, a ouvert par son discours la première séance à Jean Vilar.  Michel Amarger assurera la présentation des films et l’animation des débats pendant les deux journées. Il souligne la diversité d’approches offerte aux spectateurs sur l’Afrique du Sud.

Samedi 18h  – « Ellen Pakkies » de Daryne JOSHUAen présence du réalisateur venu spécialement d’Afrique du Sud.

Le film , dont les sous-titres français ont été assurés par l’association Afrique sur Bièvre, était présenté en avant-première en France. Daryne Joshua a rappelé les circonstances dans lesquelles il a été amené à réaliser un film à partir d’un fait divers tragique survenu quelques années auparavant dans un quartier difficile de Cape Town, les Cape Flats.
Il a rencontré Ellen Pakkies en personne, a été très touché par la tragédie de cette mère amenée à tuer son fils totalement aliéné par la drogue et il a été heureux de trouver une actrice capable d’incarner ce personnage avec authenticité grâce à la connaissance qu’elle avait des lieux du drame. Le film a été tourné au sein du township dans la maison des Pakkies. Fondé sur des allers et retours entre étapes du procès et succession des épisodes ayant abouti au meurtre, le film est très prenant et a rencontré l’adhésion des spectateurs.

L’ association « Go Togo »  animée pat des étudiants en 2ème année de médecine au CHU du Kremlin Bicètre  a proposé, entre les deux séances, un buffet pour financer une action humanitaire au Togo.

Samedi 21h  – » The african Cypher » de Bryan LITTLE.

Ce documentaire musical a été tourné par un collectif de jeunes gens, Fly on the Wall, qui s’intéresse au milieu de la danse de rue dans les ghettos de Cape Town. Il est consacré au « pantsula », une danse née dans un mouvement contestataire pendant l’apartheid qui servait à exprimer la colère devant les injustices et la ségrégation. Mais au delà d’un exutoire, ce genre de hip hop veut aussi incarner un mode de vie qui fait échapper au monde des gansters, de la prison et de la drogue. Avec des vertus socio-éducatives ( il forme aussi des enfants), il ambitionne de trouver sa place dans le mouvement d’émancipation et de démocratisation qui agite le pays. L’énergie des danseurs, leur implication quasi philosophique dans leur art, leur talent acrobatique et les rythmes des musiques qui les accompagnent sont restitués dans un foisonnement de scènes qui fait parfois regretter un montage qui serait plus serré et moins répétitif.. Mais l’originalité et l’enthousiasme de ces jeunes danseurs constituent un contrepoint rafraîchissant aux situations dramatiques qui caractérisent le plus souvent la société sud-africaine contemporaine.


Quelques photos de la séance du 1er décembre :



Dimanche 2 décembre – cinéma Jean Vilar à Arcueil

Accueil avec la chorale de l’EDIM «  La voix est libre » qui interprète avec chaleur des chants emblématiques de l’Afrique du Sud.

« Kanye Kanye »de Miklas MANNEKE, un court métrage très inventif et très coloré, mêlant animation et scènes filmées.

Avec poésie et humour, ce conte montre comment les deux camps ségrégués d’une ville finissent, grâce à l’amour de deux jeunes gens, par franchir la frontière qui sépare les rouges et les verts pour se regrouper en une joyeuse communauté.

 

 

« La caméra de bois », long métrage de Ntshavheni WA LURULI, initié et produit par Olivier DELAHAYE, présent dans la salle.

Situé à Johannesburg, le film suit la destinée de deux adolescents des townships, amis et frères de sang, Elle va être dictée par le choix qu’ils font, pour Madiba d’une caméra , et pour Sipho d’un pistolet qu’ils ont trouvés sur un cadavre. L’un porte un regard de poète sur le monde avec sa caméra, l’autre plonge dans la délinquance au sein d’un gang de rue. Ils font la connaissance d’Estelle, une jeune blanche en rébellion contre sa riche famille. La première génération qui n’a pas connu l’apartheid se trouve partagée entre la violence de la misère sociale et l’espoir d’un monde nouveau sans préjugés et ouvert à l’art, grâce en particulier à un professeur de musique blanc qui prodigue son enseignement sans exclusive.
Le plaisir ressenti à la projection de ce très beau film s’est enrichi des interventions d’Olivier Delahaye, enthousiastes et très circonstanciées. Il a raconté la genèse du film, les péripéties des rencontres avec les financeurs du projet, le réalisateur et les acteurs, le tournage à Johannesburg. Il connaît bien l’Afrique du Sud et décrit la situation à l’époque de la réalisation du film (2003).
C’était vraiment une bonne séance de clôture, avec en point d’orgue la dernière diffusion de la bande annonce d’Andress Kandé.

Gérard Najman, le président, qui associe toute l’équipe d’Afrique sur Bièvre à l’organisation de Ciné Regards, est heureux d’avoir pu montrer avec le festival la diversité et la qualité des cinémas d’Afrique, il remercie le public pour sa fidélité, Michel Amarger pour son accompagnement compétent et chaleureux et l’équipe de Jean Vilar : la directrice Charlotte Verna pour son accueil et l’équipe technique autour de Denis pour son professionnalisme et son aptitude à maîtriser la diversité des supports de films récents, qui n’ont pas été distribués et qui arrivent de toute l’Afrique. Michel Amarger, en spécialiste, s’associe à cet hommage.

 

La soirée se termine joyeusement par un cocktail offert par le cinéma tandis que sont proclamés les résultats du jeu concours.

 

Quelques photos de la séance du 2 décembre :

 

 

Clap de fin ! Afrique sur Bièvre vous dit à l’année prochaine
pour la 13e édition de CINE REGARDS AFRICAINS

 

CRA 2017 au jour le jour

Samedi 2 et dimanche 3 décembre – Espace municipal Jean Vilar – Arcueil

Focus Dieudo Hamadi , documentariste congolais

Michel Amarger a assuré la présentation des films du week-end et animé les débats qui ont suivi.


Samedi 18h : Atalaku

Ce documentaire nous plonge en pleine campagne électorale dans la République démocratique du Congo, pour la 2ème élection libre depuis l’indépendance du pays. Tournant au plus près de la population, le cinéaste suit essentiellement deux groupes de personnes : un atalaku (crieur public) qui, moyennant finances et sans adhésion politique, assure la publicité d’un candidat à la députation en rameutant la population pour ses meetings et en recrutant des musiciens marginaux pour composer une chanson et faire la claque ; l’autre groupe, constitué de jeunes gens instruits, est organisé et s’attache à défendre les idées de son candidat en guidant les électeurs dans les procédures de scrutin et en présentant des arguments politiques. L’acuité du regard de Dieudi Hamadi, son immersion au cœur de la population, son talent pour saisir les particularités des personnages, les mouvements de foule et l’importance des enjeux sont tout à fait remarquables. Michel Amarger s’est attaché à le souligner.

 

Samedi 21h : Maman Colonelle

On retrouve ces qualités dans le documentaire de la séance du soir. La colonelle Honorine, chargée au sein de la police congolaise de la protection des enfants et de la lutte contre les violences sexuelles, est une femme extraordinaire de générosité, de courage et de ténacité. Elle fait partie de ces héros du quotidien – souvent des héroïnes d’ailleurs- qui se battent concrètement sur le terrain avec le seul désir d’aider leurs concitoyens, de faire reculer l’injustice et d’œuvrer pour que les choses aillent moins mal dans leur pays. En lui rendant hommage, Dieudo Hamadi veut donner de l’espoir à ses compatriotes et leur insuffler l’énergie nécessaire à l’action.

Le cinéaste, absent, avait tenu à s’adresser aux spectateurs par l’intermédiaire d’une video pour préciser ses intentions. Il y racontait comment, impressionné par la personnalité d’Honorine lors d’une précédente rencontre, il avait tenu à faire ce long métrage pour faire connaître son action et la proposer comme exemple à ses compatriotes. La force de conviction de Dieudo Hamadi, sa confiance dans le cinéma pour témoigner de la situation de son pays ont frappé les spectateurs d’autant plus qu’ils ont pu recueillir d’autres témoignages de la part de son ami Tshoper Kabambi, présent à Jean Vilar pour les trois séances du week-end. Cet autre réalisateur congolais est très proche du travail de Dieudo Hamadi, qu’il admire beaucoup : ils se font part mutuellement de leurs projets, visionnent leurs films, et partagent le même souci d’aider à la prise de conscience de leurs compatriotes congolais pour améliorer la situation du pays.

Aussi est-ce à lui que Dieudo Hamadi avait souhaité donner sa carte blanche.

Dimanche 3 décembre – Carte blanche à Dieudo Hamadi

Quatre courts-métrages de Tshoper Kabambi

Free style, documentaire tourné à Paris lors du stage de Tshoper à l’université d’été de la Femis, rend hommage à la résilience et au courage d’un jeune Guinéen rencontré à Montmartre. Dive da Costa, qui a toujours su se relever après de terribles épreuves et faire preuve d’initiative pour les autres, était présent dans la salle. Il a dit en termes simples et touchants, son amitié pour le cinéaste, et le même souci d’engagement personnel pour forger son destin.

Mbote et SOS, deux courts-métrages de fiction, dont l’action se déroule à Kinshasa, abordent chacun à leur manière des thèmes voisins: graves difficultés socioéconomiques des habitants, dysfonctionnement de l’état, dureté des rapports humains, et en même temps persistance du rêve d’un avenir meilleur et volonté courageuse d’action pour la survie.

Dans Une lettre à Paxy, le réalisateur s’adresse en (belles) images et en voix off à sa petite fille. Il est au Sénégal pour un stage qui rassemble de jeunes cinéastes, et dit à son enfant ses craintes et ses espoirs pour l’avenir qui l’attend.

Tshoper Kabambi a insisté à plusieurs reprises sur la responsabilité dont il se sent dépositaire en tant que cinéaste pour témoigner, faire prendre conscience à ses compatriotes et les inciter à l’action modeste et quotidienne. Refusant la violence, il plaide pour un engagement humaniste qu’il défend avec douceur, respect et détermination.

C’était la dernière séance de Ciné Regards Africains 2017 .

Afrique sur Bièvre remercie les réalisateurs présents, les critiques spécialistes qui ont animé les séances, les personnels des cinémas, les partenaires institutionnels ou associatifs, tous les bénévoles et amis, enfin tous les spectateurs, fidèles habitués ou nouveaux venus.

Nous leur donnons rendez-vous pour la 12e édition en novembre 2018.

Vendredi 1er décembre – MJC Louise Michel – Fresnes

Zaineb n’aime pas la neige de Kaouther Ben Hania

Décidément, Ciné Regards nous fait beaucoup voyager cette année et nous amène à partager les circulations qui caractérisent notre époque mondialisée.

Cette fois, c’est au Canada que Kaouther Ben Hania transporte son héroïne Zaineb, âgée de 9 ans, qui vivait à Tunis. Sa mère, veuve, va refaire sa vie avec un Tunisien vivant au Canada qui élève seul une fillette de l’âge de Zaineb.

La réalisatrice, une cousine de la mère de Zaineb, et qui de ce fait jouit d’une grande proximité , va suivre à certaines périodes, au cours de plusieurs années consécutives, la transplantation de Tunisie en Amérique du Nord, la vie de la nouvelle famille et surtout l’évolution des deux fillettes. La caméra de la cinéaste, très attentive, sait se faire oublier, et on est confondu par la spontanéité de Zaineb et de son amie, vives et bavardes, qui évoquent toutes les préoccupations de leur âge, la difficulté pour la jeune Tunisienne à s’acclimater, leurs sentiments sur leurs parents et beaucoup d’autres sujets. L’accent québécois gagne, elles grandissent, elles mûrissent, les amours de leurs parents se ternissent mais leur forte personnalité s’affirme toujours davantage.

Ce documentaire, qui s’apparente à une sorte de chronique filmée, montre une fois de plus l’originalité de la jeune réalisatrice tunisienne. Les spectateurs y ont été très sensibles et
Mouloud Mimoun a mené le débat avec sa compétence et son écoute habituelles.

Jeudi 30 novembre – Cinéma La Tournelle – L’Haÿ- les- Roses

Tant qu’on vit de Dani Kouyaté.

Le film de Dani Kouyaté, Tant qu’on vit, , aborde comme Wallay, le thème de la découverte, par un adolescent métis, du pays d’origine d’un de ses parents ; il décrit plus généralement les interrogations sur l’identité dans l’émigration et l’écartèlement entre deux cultures. L’histoire se déroule en Suède et en Gambie, et les personnages variés et approfondis qu’elle met en scène font percevoir différents parcours, différents regards portés sur les sociétés suédoise et africaine, différentes approches et différents choix à la fin. Dans cette œuvre pleine de sympathie pour les protagonistes, le réalisateur montre toute la maturité de son talent. Le spectateur, en se sentant proche des personnages, tous très attachants, est amené, au delà de l’intérêt pour le déroulement de l’intrigue, à réfléchir sur des sujets récurrents qui traversent les sociétés contemporaines. Des applaudissements nourris ont salué la fin de la projection.

En l’absence de Dani Kouyaté, indisponible, Maria Larsson Guerpillon, productrice du film était venue spécialement de Suède. Elle a répondu bien volontiers à toutes les questions sur les conditions de préparation et de tournage et dit à quel point la collaboration avec le cinéaste avait été agréable et passionnante.

A l’issue de la séance, le verre de l’amitié a été partagé dans le hall du cinéma.

Mercredi 29 novembre -Maison des familles – Gentilly

Wallay, de Berni Goldblat

Plusieurs générations se sont retrouvées dans la grande salle de la Maison des familles ce mercredi après-midi: des enfants du centre de loisirs, des dames des ateliers sociolinguistiques avec leurs animatrices, des retraités dans le cadre des rencontres Tournesol, et des amis et parents. Wallay,  avec sa thématique sur le rôle fondamental de la solidarité familiale, d’un encadrement des adolescents mêlant fermeté et tendresse, et sur l’importance des cultures d’origine était tout à fait adapté à ce public. Le jeu convaincant des acteurs, professionnels et amateurs, les paysages et les coutumes du Burkina Faso, filmés avec le regard délicat et chaleureux du réalisateur, ont beaucoup plu ; les enfants n’ont pas été les derniers à poser des questions et les échanges entre et avec les spectateurs, facilités par la familiarité du lieu, se sont développés de façon tout à fait intéressante. Ils se sont poursuivis autour des excellents gâteaux confectionnés par les dames de l’atelier du 162 .

Encore un partenariat réussi entre Afrique sur Bièvre et la ville de Gentilly !

CRA 2017 Le festival au jour le jour

 

 

Mardi 28 novembre – Cinéma La Tournelle – l’Haÿ- les- Roses

Séance de courts métrages

A la sortie de la séance, nombreux furent les spectateurs à dire leur plaisir de découvrir des œuvres très diverses aussi bien par leurs pays d’origine que par leurs thématiques. Michel Amarger, qui animait la soirée, a proposé que chaque court-métrage donne lieu à une présentation et un échange spécifiques, afin de saisir l’originalité de chacun d’eux.
Maman(s) de Maïmouna Doucouré (France/Sénégal) a suscité un débat animé sur la question des co-épouses dans le cadre d’une famille sénégalaise vivant en France. Des spectateurs ont aussi souligné la charge émotionnelle du film centré sur le regard d’une fillette de huit ans.

On est bien comme ça de Mehdi Barsaoui (Tunisie) abordait, sous forme de comédie, un autre aspect de l’intimité familiale avec un grand-père insupportable, sa fille et son petit-fils. L’échange a dépassé le contenu du film, pour aborder la situation actuelle de la production cinématographique en Tunisie.

La laine sur le dos de Lotfi Achour (Tunisie), avec pour thème la corruption, a été l’occasion d’un échange autour des interrogations que suscite aujourd’hui la situation politique de la Tunisie.

Une place dans l’avion de Khadidiatou Sow (Sénégal) traite d’un sujet grave, le mirage de l’Occident pour les Africains, mais sous une forme totalement burlesque. Les familiers du cinéma africain n’ont pas manqué de remarquer les références aux films de Djibril Diop-Mambéty. Mais Jacques Tati et Pierre Etaix ont aussi été évoqués.

Mercredi 29 novembre Cinéma La Pléiade – Cachan

Séance collège

26 élèves d’une classe de 4ème du collège Victor Hugo de Cachan ont assisté à la projection du film Wallay de Berni Goldblat. Les réactions au cours de la séance elle-même aussi bien que les questions soulevées lors du débat ont témoigné de l’intérêt des élèves pour un film dont le personnage principal avait leur âge.

 

CRA 2017 au jour le jour

En guise de prologue, mardi 21 novembre, Cinéma La Pléiade Cachan.

 En partenariat avec La Pléiade dans le cadre du mardi des réalisateurs, et à l’occasion du centenaire de sa naissance, Afrique sur Bièvre tenait à rendre hommage à Jean Rouch avec la projection de « Moi, un noir » (1958).

Cette séance a été un beau succès. Les spectateurs, nombreux, ont beaucoup apprécié le film et la présentation de Catherine Ruelle qui animait le débat. Celle-ci, très impliquée dans l’organisation des manifestations autour du pionnier du cinéma-vérité était accompagnée de Pierre-David Fila, un réalisateur congolais qui a bien connu Jean Rouch.. L’un et l’autre étaient très satisfaits du contact avec le public.

Les séances scolaires du lundi 20 au vendredi 24 novembre.

Jean Vilar, Arcueil – La Pléiade Cachan – La Tournelle L’Haÿ les Roses

Ce sont au total près de 700 enfants, élèves de CM1/CM2 d’écoles de Gentilly, Arcueil, Cachan et L’Haÿ les Roses qui sont venus avec leurs enseignants et des parents accompagnateurs découvrir deux courts-métrages marocains .

« Aya va à la plage », réalisé en 2015 par Maryam Touzani, met en scène une fillette de 10 ans, employée comme domestique dans un appartement de Casablanca.. Exploitée et enfermée, elle garde pourtant sa joie de vivre, nourrit ses rêves et trouve réconfort auprès d’une voisine.

Le jeune héros du « Ticket de cinéma », de Ayoub Layoussifi, un garçon de 11 ans, est fou de cinéma mais sa mère écrasée par ses conditions de vie difficiles , n’a pas d’argent et ne comprend pas sa passion. Hassan déploie alors toutes les ressources de son imagination pour aller voir Spiderman 3 avant la fermeture définitive du cinéma de son quartier.

Très réceptif comme toujours, ce jeune public n’a pas été avare de questions ni de commentaires.

Des élèves du collège Dulcie September à Arcueil, ont quant à eux suivi au Burkina Faso, à travers le film « Wallay » de Berni Goldblat, un adolescent éloigné de la banlieue lyonnaise où son père l’élève seul. Ce dernier , en le confiant à son frère resté au pays, espère que l’environnement rural et familial lui fera recouvrer de vraies valeurs.

LE FESTIVAL

Vendredi 24 novembre Maison pour Tous Villejuif

Wallay de Berni Goldblat.

C’était la séance d’ouverture du festival proprement dit.

« Wallay » de Berni Goldblat, raconte l’expérience initiatique d’un adolescent dont le père, qui l’élève seul dans la banlieue lyonnaise, a du mal à maîtriser l’éducation. Ce dernier , en le confiant à son frère resté au pays, le Burkina Faso, espère que l’environnement rural et familial lui fera recouvrer de vraies valeurs.

La salle de la MPT était pleine d’un public varié et le réalisateur, dès son entrée , s’en est félicité. L’association qu’il a fondée au Burkina Faso où il vit s’attache à la création et la diffusion d’outils de sensibilisation en direction des jeunes notamment. La chaleur qui émane de ses interventions se retrouve dans un film sensible, ancré dans le réel et qui laisse une large part aux possibilités d’évolution positive quand les différentes générations savent dialoguer et que la culture d’origine de la famille apporte d’autres richesses. La ténacité que Berni Goldblat a manifestée pour mener au bout ce projet cinématographique qui lui tenait à cœur a été récompensée par l’adhésion des spectateurs, toutes générations confondues.

Les temps forts du festival 2017

Afrique sur Bièvre a eu à cœur, cette année encore,  pour commémorer le 10ème anniversaire de la création de l’association, de faire venir des réalisateurs africains, pour que se perpétuent les échanges fructueux avec le public.
Deux temps forts à retenir :

  • Un « focus » sur le cinéma du Niger d’hier et d’aujourd’hui avec la présence des réalisatrices nigériennes Aïcha Macky et Rahmatou Keita,  à Cachan les 25 et 26 novembre, 
  • Un « focus » sur le cinéaste congolais Dieudo Hamadi. Il sera avec nous à Arcueil les 2 et 3 décembre pour la projection de deux de ses films et présentera des films d’un autre jeune réalisateur congolais : Tshoper Kabambi.

Un grand merci à la McMillan-Stewart Foundation qui, après avoir soutenu l’an dernier l’opération « Tremplin jeunes réalisateurs » nous apporte, cette année encore, son soutien financier pour mener à bien ces projets.

Festival 2017

 

La 11 e édition du festival Ciné Regards Africains organisé par l’association Afrique Sur Bièvre aura lieu du vendredi 24 novembre au dimanche 03 décembre 2017 dans les communes du Val de Bièvre.

En attendant, vous pouvez télécharger notre dépliant ou notre programme çi dessus.

 

CRA 2016 au jour le jour : Clap de fin

La 10e édition de Ciné Regards Africains s’est achevée à La Pléiade, autour du verre de l’amitié offert par la mairie de Cachan dans le hall du cinéma.

L’équipe d’Afrique sur Bièvre est heureuse d’avoir offert une programmation qui, d’après les témoignages recueillis, a cette année encore, intéressé un public fidèle, sensible à la possibilité de découvrir des films difficiles à voir autrement. La présence de ces spectateurs, leur participation aux échanges, sont la meilleure récompense pour l’action des bénévoles engagés dans l’aventure de Ciné Regards .

L’équipe remercie tous les partenaires institutionnels qui ont contribué à la réussite de cette 10e édition , les villes de l’ancienne communauté d’agglomération du Val de Bièvre, les élus, les salles de cinéma et leur personnel, et les membres du comité de parrainage .

Un merci particulier, pour cette édition anniversaire, à ceux qui ont apporté leur concours au Tremplin Jeunes réalisateurs :

  • les professionnels du cinéma, qu’ils soient membres du jury et/ou qu’ils aient aidé par leurs conseils, leurs informations ou des rencontres, les lauréates des deux prix
  • les généreux donateurs (particuliers, la Fondation Mac Millan)

 

Rendez-vous est pris pour 2017 : A L’AN PROCHAIN !

 

*tout ce qui concerne Ciné Regards Africains 2016 peut être consulté sur le site https://asurb.com