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Archives mensuelles : novembre 2016

CRA 2016 au jour le jour : Clap de fin

La 10e édition de Ciné Regards Africains s’est achevée à La Pléiade, autour du verre de l’amitié offert par la mairie de Cachan dans le hall du cinéma.

L’équipe d’Afrique sur Bièvre est heureuse d’avoir offert une programmation qui, d’après les témoignages recueillis, a cette année encore, intéressé un public fidèle, sensible à la possibilité de découvrir des films difficiles à voir autrement. La présence de ces spectateurs, leur participation aux échanges, sont la meilleure récompense pour l’action des bénévoles engagés dans l’aventure de Ciné Regards .

L’équipe remercie tous les partenaires institutionnels qui ont contribué à la réussite de cette 10e édition , les villes de l’ancienne communauté d’agglomération du Val de Bièvre, les élus, les salles de cinéma et leur personnel, et les membres du comité de parrainage .

Un merci particulier, pour cette édition anniversaire, à ceux qui ont apporté leur concours au Tremplin Jeunes réalisateurs :

  • les professionnels du cinéma, qu’ils soient membres du jury et/ou qu’ils aient aidé par leurs conseils, leurs informations ou des rencontres, les lauréates des deux prix
  • les généreux donateurs (particuliers, la Fondation Mac Millan)

 

Rendez-vous est pris pour 2017 : A L’AN PROCHAIN !

 

*tout ce qui concerne Ciné Regards Africains 2016 peut être consulté sur le site https://asurb.com

Un article de Michel Amarger

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Dans la revue Images francophones, à la date du 23/11/2016, dans son article « Tremplin pour deux réalisatrices africaines« , Michel Amarger* rappelle les objectifs du concours de courts-métrages organisé par Afrique sur Bièvre, et communique les longues interviews qu’il a réalisées avec les deux lauréates.

• Tremplin pour deux réalisatrices africaines

*Michel  Amarger, journaliste, critique, spécialiste des cinémas d’ Afrique,  accompagne depuis plusieurs années Ciné Regards Africains, en présentant les films et en animant les échanges avec le public à l’issue des projections.
Il a fait partie du jury de professionnels qui a établi le palmarès du Concours et animé avec Catherine Ruelle la séance de remise des trophées.

CRA 2016 au jour le jour : Dimanche 27 novembre, cinéma La Pléiade Cachan

Pour sa séance de clôture  Ciné Regards Africains proposait quatre courts-métrages d’origine variée après un prélude musical  interprété par la chorale  » La voix est libre ».

Michel Amarger, avant la projection de « La petite vendeuse de soleil », un classique sénégalais (1998), présente le réalisateur Djibril Diop Mambéty,  créateur d’un langage cinématographique novateur dans les débuts du cinéma africain. « La petite vendeuse… » est le deuxième volet d’une trilogie dédiée aux petites gens, interrompue par le décès du cinéaste.  Le film a beaucoup plu aux spectateurs, avec son mélange de réalisme documentaire et de conte optimiste, le personnage courageux, généreux et lumineux de la jeune héroïne et l’originalité des prises de vue. Le critique, qui a assisté en partie au tournage et connaît bien le Sénégal, précise que , à quelques exceptions près, les rôles sont interprétés par des non professionnels. Le regard que porte sur eux le réalisateur est nourri, en dehors du talent, par la profonde empathie qu’il éprouve pour les enfants des rues et les personnes qui les côtoient dans les quartiers de Dakar.

En deuxième partie, Amal, de Aïda Senna, franco-marocaine venue de la photographie, abordait les souffrances  dues aux  tabous de la grossesse non désirée  ou de l’homosexualité ;  Lazy Susan, transportait brièvement, sur un ton de comédie sociale satirique ,dans un fast food d’Afrique du Sud , avec une serveuse confrontée à des  clients désagréables  ; et Anay Ny Lanana faisait suivre le cheminement malaisé, dans les ruelles de la capitale malgache, d’un très vieux porteur d’eau souriant malgré la pénibilité de sa tâche. Trois tranches de vie, trois morceaux de destinée, illustrant bien le désir de jeunes réalisateurs  de donner à voir le monde qui les entoure avec les ressources du cinéma.

A la fin des échanges, toute l’équipe d’Afrique sur Bièvre, autour de la présidente, vient à l’avant-scène saluer le public et lui donner rendez-vous pour la prochaine édition de Ciné Regards Africains, dans un an.

CRA 2016 au jour le jour : Samedi 26 novembre, cinéma La Pléiade, Cachan

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Soirée hommage  à Sotigui Kouyaté.

Le grand acteur burkinabé de théâtre et de cinéma, le griot, musicien et conteur,  décédé en 2010, était  parmi nous ce samedi  26 novembre.  D’abord de nombreuses photographies, projetées sur l’écran, présentaient aux spectateurs, dès leur entrée dans la salle, son personnage charismatique dans ses multiples rôles. Puis Lise Doussin, présidente de l’association Afrique sur Bièvre,  retrace  la longue carrière de Sotigui Kouyaté en insistant sur sa dimension de griot, dépositaire de la tradition et de la sagesse d’une longue lignée. Elle avait auparavant accueilli Esther Marty Kouyaté, son épouse, directrice artistique de « La voix du griot » et Dani Kouyaté, son fils, réalisateur, ainsi que Catherine Ruelle venue témoigner de son amitié de longue date pour Sotigui et la famille  Kouyaté.  Ces derniers vont à leur tour évoquer Sotigui , sa carrière, sa personnalité, des épisodes de vie privés et professionnels et leur sourire, au delà de l’admiration et de l’affection que leurs propos traduisent,  montre à quel point la  présence de Sotigui fut pour eux une source de lumière. Le court-métrage Errance, projeté en début de séance, fait très bien ressentir l’aura qui entoure  cet artiste hors du commun.

Sia, le rêve du python, est le deuxième long métrage réalisé par Dani avec son père comme interprète, mais c’est un projet tout personnel que le cinéaste a mis en scène. Partant d’un célèbre mythe soninké du 7e siècle, encore présent dans l’imaginaire de ses compatriotes, il le revisite en analysant les formes aliénantes que peut revêtir le pouvoir et sa relativité,  et propose métaphoriquement  des moyens de s’en affranchir. Cette réflexion sur le politique, que le réalisateur a explicitée lors du débat par rapport à la situation de son pays, a été bien perçue par le public. Celui-ci, par ailleurs, a apprécié la trame narrative du mythe  et la beauté des décors et des costumes. Quatre d’entre eux étaient exposés sur la scène et Esther a raconté les étapes de leur création.

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Avec London River, réalisé en 2009 par Rachid Bouchared, le public était plongé dans l’actualité plus récente des attentats terroristes.  Ils ont frappé la capitale britannique dans le film, mais ils éveillent évidemment des échos. la situation de cette histoire à Londres permet en tout cas de faire se rencontrer deux parents à la recherche de leurs enfants dont ils sont sans nouvelles, et deux acteurs remarquables, par leur talent et la profonde humanité qu’ils incarnent. Le longiligne et réservé Ousmane, doté d’une force tranquille, noir, garde-chasse venu de France, et Elisabeth, la cultivatrice spontanée et sensible de Guernesay, vont se rapprocher dans leur quête commune. La mère écorchée vive va oublier ses préjugés et admettre qu’Ousmane  et elle,  au delà de leurs différences de culture, partagent la même angoisse, les mêmes espoirs et la même douleur. Ils peuvent se comprendre et devenir des amis, et ainsi cultiver la mémoire commune de leurs enfants qui s’aimaient. Les nombreux applaudissements de la salle à l’issue de la projection étaient éloquents.

 

CRA 2016 au jour le jour : Maison pour Tous Gérard Philipe,Vendredi 25 novembre

Afrique sur Bièvre était heureuse de retrouver  cette année encore, la MPT Gérard Philipe, son équipe et son public pour une séance ouverte à tous.   Fejria Deliba, la réalisatrice de « D’une pierre deux coups » est en ce moment au festival de Goa avec une partie de son équipe pour présenter son film et Milouda Chaqiq, l’actrice principale, était retenue à Rennes. Heureusement Taïdir Ouazine qui joue actuellement au théâtre à Paris, nous a fait l’amitié, un jour de relâche, de venir nous parler d’un  film dont le tournage lui a laissé une forte impression et qu’elle a revu avec plaisir et émotion. Le public a plébiscité ce film délicat, touchant et drôle. La richesse du scénario et des personnages, ancrés dans la société contemporaine, l’habileté du montage parallèle qui permet de découvrir progressivement le passé d’une femme qui ne se réduit pas à son rôle de mère et une fratrie « joliment composite » de 11 enfants adultes réunis par l’inquiétude devant l’absence de cette Yema toujours disponible, ont beaucoup plu aux spectateurs tout comme la justesse de ton et l’empathie qui imprègnent l’ensemble sans caricature ni mièvrerie. Et puis, la performance de l’actrice Tata Milouda dans le rôle de la mère  a impressionné l’assistance, admirative.

Tout le monde souhaite à ce film une deuxième  carrière en salle, amplement méritée, pour qu’il atteigne un très large public

CRA 2016 au jour le jour : jeudi 24 novembre, La Tournelle, L’Haÿ les Roses

« Dans ma tête un rond-point« , ce titre énigmatique du documentaire de l’Algérien Hassen Ferhani, est tout à fait représentatif de l’originalité du film. Si le cadre des abattoirs d’Alger renvoie bien à des activités professionnelles réalistes, c’est davantage à ce que disent, ce que pensent, ce que ressentent les personnages, avec leurs rêves et leurs frustrations, leur courage et leur humour, que le réalisateur s’est intéressé. Grâce aux longs moments qu’il a passés avec eux, il a su capter leur confiance et recueillir des témoignages authentiques. Le film, lent, a déconcerté certains spectateurs  tandis que d’autres ont été sensibles à ce type d’écriture cinématographique et à ce qu’il révèle sur l’Algérie d’aujourd’hui.
Mouloud Mimoun a  su situer Hassen Ferhani dans une nouvelle génération de cinéastes, qui s’illustrent surtout dans le genre du documentaire, et animé les échanges avec la salle. Les discussions se sont poursuivies autour du verre de l’amitié offert par le cinéma et Afrique sur Bièvre.

CRA 2016 au jour le jour : Mardi 22 novembre, Cinéma la Tournelle, L’Haÿ les Roses

« Un homme qui crie » de Mahamat Saleh Haroun, peut être d’ores et déjà considéré comme un classique du cinéma.La maîtrise dont fait preuve le cinéaste dans le rythme, tout de lenteur, imprimé à l’action et au cheminement intérieur des personnages, son usage de l’ellipse, sa science des gros plans , la concision   des dialogues, qui fait leur   force, et la complexité des sentiments des personnages, tout cela est salué par le public dans les échanges qui suivent la projection, animés par Catherine Ruelle. Est appréciée aussi la façon dont le contexte de guerre civile est rendu par une grande sobriété de moyens, par la bande son notamment sans scènes spectaculaires. La performance de l’acteur principal qui sait faire ressentir toute la complexité des relations de père à fils, thème central chez le réalisateur, est également soulignée.

C’était une soirée de qualité, de l’aveu de tous.

CRA 2016 au jour le jour : Dimanche 20 novembre, Espace Jean Vilar

« L’œil du cyclone », du Burkinabé Sekou Traoré, introduit immédiatement les spectateurs dans une atmosphère de profonde tension, générée par les bruits de bottes d’abord, puis par la dureté de l’affrontement à huis clos d’un ancien   enfant-soldat, bloc de violence et de désespoir cynique, et une avocate idéaliste. Le scénario, tiré d’une pièce de théâtre, en a gardé la dramaturgie serrée et ménage habilement l’attente angoissée du spectateur. Catherine Ruelle explicite l’arrière plan économico-politique de l’action située dans un pays d’Afrique non défini en proie à la guerre civile et qui peut s’appliquer à plusieurs territoires du continent.

Une intrigue portée par des acteurs remarquables et qui ne laisse pas le public indifférent.

 

CRA 2016 au jour le jour : Samedi 19 novembre, une journée particulièrement remplie.

Bibliothèque centrale de Cachan, 15h

La conférence de Jean-Claude Rullier, ancien responsable du Pôle Education à l’Image de la Région Poitou Charentes , a rappelé des aspects de l’histoire des cinémas d’Afrique de l’Ouest des indépendances à nos jours. Avec la projection d’extraits de films, le conférencier s’est attaché à montrer l’évolution des objectifs et des écritures cinématographiques de réalisateurs importants en fonction de leur formation, de leur tempérament et des circonstances traversées par leurs pays respectifs. Ses analyses fines et précises ont permis aux cinéphiles d’approfondir leur culture et d’affiner leur réception des films venus du continent africain.

Espace Jean Vilar, Arcueil, 18h 

Un temps fort du festival 2016, la remise des trophées du concours Tremplin Jeunes réalisateurs.

Le concours de courts-métrages organisé par Afrique sur Bièvre pour fêter sa 10e édition voulait récompenser des élèves en fin de cycle dans des écoles de cinéma africaines et les aider dans leur future carrière. Gérard Najman présente les deux lauréates, Nadège Delwendé Naré pour son film « L’absence » dans la catégorie fiction et Edwige Pauline Abouadji pour « Dipri, fête mystique en pays abidji » dans la catégorie documentaires. Après la projection de chaque film,

Les réalisatrices ont été interviewées respectivement par Michel Amarger pour Nadège et Catherine Ruelle pour Edwige, les deux critiques ayant participé au jury de professionnels chargés du palmarès. Les échanges très chaleureux ont apporté beaucoup d’éclaircissements au public et donné un témoignage sur la relève des cinémas d’Afrique.

Un cocktail convivial a rassemblé spectateurs, généreux donateurs, gens de cinéma et membres d’Afrique sur Bièvre, heureux de célébrer l’événement avant la séance suivante.

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Espace Jean Vilar, 21h

« A peine j’ouvre les yeux, » de la jeune réalisatrice tunisienne Leyla Bouzid est présenté par Mouloud Mimoun, qui nous a fait l’amitié de venir nous rejoindre après une séance du Maghreb des films. Il rappelle la situation de la Tunisie en 2010, avant la révolution dite de « jasmin » et le choix de la réalisatrice de choisir cette période pour y situer l’action de son récit., il souligne les aspirations d’une jeunesse qui se sent à l’étroit dans une société fermée et l’importance de la musique et des chansons pour l’expression de ces jeunes. Des précisions sont données sur les acteurs et un échange s’instaure avec la salle, notamment avec des spectatrices tunisiennes de différentes générations.

 

 

CRA 2016 au jour le jour : Vendredi 18 novembre, MJC Louise Michel, Fresnes

Pour la séance d’ouverture du festival, consacrée à l’Ethiopie, les spectateurs ont tout de suite été plongés dans l’ambiance de ce pays : un repas préparé par une association éthiopienne était proposé à la cafétéria et accompagné par une démonstration en costumes de danses de là-bas.

Le film « Difret », qui retrace le combat d’une avocate, vouée à la défense des droits des femmes, pour sauver au cours d’un procès une jeune fille kidnappée, victime d’un viol et passible de la peine de mort pour avoir tué son agresseur, a beaucoup touché les spectateurs. Ils ont bénéficié, en plus de la compétence du journaliste Michel Amarger, des témoignages des membres de l’association, riches de leur expérience et de leur action militante sur le terrain.